Aller au contenu

Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/421

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment. Mais elle a préféré une question plus générale et comme un terrain neutre dans le domaine des lettres. Elle a pensé qu’un genre entier de composition, analogue au génie français ; et aussi varié que les formes de ce génie, aussi divers, aussi multiple que le sont dans leur objet et dans leur emploi l’imagination et l’observation, offrirait le plus intéressant sujet d’analyse morale et littéraire ; elle a pensé que ce genre de composition qui, à part ses interprètes privés, en quelque sorte, a tenté et comme attiré nos plus grands écrivains illustrés par d’autres ouvrages et s’est fait une place dans leur gloire, que le Roman français, en un mot, devait inspirer une étude attachante par les contrastes, liée de près à l’histoire des mœurs, ramenant, avec les noms les plus gracieux et les plus purs du XVIIe siècle, plusieurs grands noms du siècle suivant et des commencements du nôtre. Il lui a semblé que, même restreint à quelques époques, ce sujet bien compris appelait des recherches encore neuves, et permettait ou plutôt exigeait la précision des résumés, la tentative des vues générales et la peinture des changements de la société. Par cette considération, , elle propose une Étude sur le roman en France, depuis l’Astrée jusqu’à René . Pour un autre Prix, le Prix de poésie à décerner en 1861, l’Académie n’a pas voulu s’éloigner des événements et des pensées de nos jours. Elle a regardé l’Orient, où partout est inscrit, redouté, espéré le nom de la France : et elle a proposé comme sujet de méditation poétique l’Isthme de Suez, c’est-à-dire la première idée, les progrès, l’avenir de ce grand effort pour hâter en Asie la civilisation de l’Europe, pour allier la propagande des arts à celle de l’Évangile, pour accroître la transformation commencée de l’Egypte, pour éle-