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Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/425

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cette influence pénétrerait les œuvres d’histoire, de critique, d’imagination, de raisonnement, et jusqu’à cette science de l’industrie et de la richesse que Rousseau accusait de corrompre les nations modernes.

Ce progrès du temps et de la vérité, nous le voyons aujourd’hui. C’est à l’œuvre d’une haute et religieuse philosophie, c’est à un livre sur la science du Beau qu’est décerné le premier des prix fondés par M. de Montyon pour les ouvrages utiles aux mœurs. C’est à des études sur le génie littéraire, à des considérations d’économie politique, à des essais de poésie et de fiction que sont attribuées les autres médailles du concours. Tant ces ouvrages divers se rapprochent par un commun caractère de pureté morale !

Inspiré par le programme d’une savante Académie et fortement retravaillé par l’auteur, l’ouvrage que nous avons nommé le premier n’entretient l’âme que d’abstraites vérités et d’émotions généreuses. Ancien élève de l’Ecole française d’Athènes, chargé d’un cours de philosophie au collège de france, l’homme jeune encore, qui a médité ce travail, sait l’antiquité classique, la poésie des Grecs et tous les âges de leur philosophie, comme il a contemplé les monuments de leur architecture. À cette science, au goût des grandes littératures modernes, il joint encore l’instinct délicat et la pratique facile des arts. Il est musicien, comme il est érudit.

C’est ainsi préparé que, les yeux et l’âme remplis des horizons et des chefs-d’œuvre de l’Italie et de la Grèce, disciple de Platon et savant appréciateur du néo-platonisme et de l’esthétique allemande, M. Charles Lévêque a écrit pour notre époque deux volumes sur la Science du Beau, étudiée