Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/431

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D’autres vers, la Comédie enfantine, par M. Ratisbonne, le laborieux traducteur de Dante, obtiennent même distinction. Ce sont des fables imaginées et écrites pour l’enfance. Le succès de plus d’une de ces fables sera d’être agréable à qui ne saurait encore les lire couramment. C’est le travail d’un père, traduit quelquefois avec la langue d’un poëte et pourtant intelligible au premier âge, parle sujet et l’expression. Souvent aussi cette condition difficile d’extrême simplicité n’est pas remplie ; et la fable bien conçue d’ailleurs offre quelques traits qu’un autre âgeseul pourra comprendre. Mais alors même, le poëte ne fait pas défaut, et la médaille est encore justifiée.

La Charité à Paris, par M. Jules Lecomte, recueil à la fois de notions pratiques et d’exhortations morales, complète cette année la liste des prix Montyon. Exact dans les recherches, intéressant par les détails, l’ouvrage est utile ; car il fait connaître les maux et les soulagements, le besoin et le succès des bonnes œuvres ; et il inspire l’émulation de la bienfaisance. Entre ces divers travaux, ces services ou ces hommages rendus par les lettres à la morale publique, à la vie de famille, au malheur, à la charité, l’Académie ne veut pas marquer de différences. Elle décerne à chacun des ouvrages que nous venons de nommer une médaille de deux mille francs.

Le Prix fondé par le baron Gobert, pour le morceau le plus éloquent d’Histoire de France, a été décerné, dans le précédent concours, à l’œuvre savante et sincère d’un membre de l’Institut, aux Récits sur Jeanne d’Arc, par M. Wallon. L’Académie a cru devoir, cette année, transférer la même récompense, en la partageant. Deux ouvrages, à des titres