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Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/435

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devait être aussi récompensée dans ce concours. C’était la traduction d’un livre populaire au moyen âge : la Consolation de la philosophie, par Boëce.

Ce livre est aux grands ouvrages de l’antiquité ce que Boëce lui-même est à Cicéron, une image affaiblie de la grandeur d’un autre temps. Boëce n’était pas chrétien ; mais il fut martyr, alors que les Barbares, maîtres de l’Italie, persécutaient au nom d’une secte chrétienne. Portant une sorte de piété dans la philosophie, il écrivit du fond d’un cachot le livre qui a mérité de survivre.

Un homme de savoir, M. Louis Judicis de Mirandol, traducteur un peu négligent des vers mêlés à cet ouvrage, en a rendu très-habilement la prose philosophique et le style quelquefois déclamatoire. L’Académie a voulu rapprocher cette étude de la distinction accordée au grand travail de l’interprète des Ennéades. Sur la récompense proposée, elle décerne un Prix de trois mille francs à M. Bouillet pour la traduction des Ennéades de Plotin, et une médaille de mille francs à M. Louis Judicis de Mirandol, pour la traduction de la Consolation de la philosophie, par Boëce.

Pour la fondation établie par feu M. Bordin en faveur d’un ouvrage de haute littérature, l’Académie a considéré des noms nouveaux ou déjà connus, quelques travaux complets dans leur brièveté, quelques parties récentes de vastes ouvrages. Elle a remarqué des recherches neuves dans un ouvrage sur Gustave Wasa, par M. de Flaux. Elle a vu dans un huitième volume de l’Histoire d’Espagne, par M. Rosseeuw Saint-Hilaire, les marques d’un talent qui s’affermit, et qu’elle attend au terme d’une des époques qu’il parcourt. Mais elle a fixé son choix sur une œuvre terminée, sur deux