Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/438

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qu’a reçus l’Académie ; et un ou deux de ces ouvrages pourraient, avec une révision sévère, approcher du prix. Il importait surtout de ne pas altérer les conditions du concours, et de ne pas transformer en dissertations volumineuses une épreuve de sagacité historique et de goût. Deux des Mémoires présentés à l’Académie excèdent toute proportion et, non sans quelque mérite de recherches et d’idées justes, ils contiennent de trop longs récits, trop de citations et de controverses. Il ne s’agissait pas de raconter toute la Fronde ni de récrire la vie du cardinal de Retz. L’œuvre est faite ; et il suffit de bien étudier cette œuvre, pour en juger l’auteur et le héros, et pour le peindre, sans le copier, en expliquant quelquefois par les fautes et les passions du politique le talent de l’écrivain, et en commentant l’homme d’action par l’homme d’imagination, de manière à donner l’idée d’un génie plus singulier que grand et l’image d’une époque non de création, mais de témérité.

L’Académie proroge au 1er décembre 1862 le concours proposé pour un Discours sur le génie et les écrits du cardinal de Retz.

Un travail de l’esprit moderne, le percement de l’Isthme de Suez, proposé pour sujet du prix de poésie, n’a pas été vainement annoncé. Grand nombre d’essais ont répondu à cet appel, avec plus de mouvement d’idées que d’art ou de vérité poétique. Mais, parmi bien des vers que pourrait censurer la critique, il a retenti quelques nobles échos de la pensée tutélaire qui porte l’Europe vers l’Orient.

L’Académie mentionne à ce titre la pièce inscrite sous le n° 46, ayant pour épigraphe des vers de Claudien :