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Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/46

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RÉPONSE


DE M. GUIZOT,


DIRECTEUR DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE

AU DISCOURS DE M. LACORDAIRE.





Que serait-il arrivé, Monsieur, si nous nous étions rencontrés, vous et moi, il y a six cents ans, et si nous avions été, l’un et l’autre, appelés à influer sur nos mutuelles destinées ? Je n’ai nul goût à réveiller des souvenirs de discorde et de violence ; mais je ne répondrais pas au sentiment du généreux public qui nous écoute, et du grand public extérieur qui s’est vivement préoccupé de votre élection, si je n’étais pas, comme lui, ému et fier du beau contraste entre ce qui se passe aujourd’hui dans cette enceinte et ce qui se fût passé jadis en de semblables circonstances. Il y a six cents ans, Monsieur, si mes pareils de ce temps vous avaient