Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/462

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qui le renouvelle, s’offraient sous bien des formes. L’Académie s’abstient de citer ce qu’elle n’a pu préférer. La gravité morale du sujet, le mérite littéraire d’une étude difficile passionnément suivie, sont des titres qui devaient surtout prévaloir à ses yeux.

Une version poétique calquée sur les Psaumes, et en reproduisant les formes les moins connues, a frappé l’attention par l’effort et quelquefois par le succès. Une préface instructive, des notes savantes d’histoire et de critique, ajoutent à l’intérêt de cette étude, en attestant l’ardeur de conscience et d’admiration qu’y porte l’interprète. Si maintenant le sublime d’un modèle inaccessible n’est pas touché d’aussi près, dans ce long travail de traduction fidèle, que dans quelques rares imitations parties de la main de nos grands poètes, du moins les teintes douces et pures qui reposent de ce sublime sont rendues avec âme. Le style, grave et simple, se ressent par moments de la grandeur originale. L’Académie décerne à cette œuvre de M. de la Jugie une des médailles qu’elle réserve pour l’emploi moral du talent poétique.

Puis, avec la liberté d’un examen aussi divers qu’il est étendu, elle distingue une œuvre d’art, pour l’art même, la traduction en vers français du théâtre de Térence, de ce poète qui, sous le reflet de l’élégance attique et de l’urbanité des Scipions, trouva l’accent naturel du sentiment de l’humanité et exprima la bonté du cœur, bien avant l’avènement de la pitié sociale. Elle décerne une des médailles du concours à M. de Belloy, pour cette étude de goût.

S’il n’a pas toujours conservé l’élégance choisie du poëte admiré par César, qui ne le nommait pourtant qu’un demi-