Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/465

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cours fondé à la gloire des souvenirs nationaux de la France.

Une autre récompense confiée à l’Académie reçoit cette année une destination toute dans l’intérêt des études historiques. L’érudition dévouée à ces études est une grand partie des lettres. Elle en représente plus d’une application non moins utile que laborieuse. C’est à ce titre que le prix fondé par feu M. Bordin, pour l’encouragement de la haute littérature, est attribué à un vaste travail sur un côté des temps antiques et des origines de la société moderne, à une étude d’histoire et de législation, le Droit municipal dans l’antiquité, le Droit municipal dans le moyen âge. Résumé d’immenses lectures, excédant parfois le sujet, et trop développé, sans être toujours exact dans l’analyse des constitutions de la Grèce, savant et précis sur la commune romaine et l’extension qu’elle reçut au loin par la conquête, et dans le long travail de résistance et d’envahissement d’une partie de l’Europe, plus curieux encore dans le tableau des divers efforts du droit communal à travers le moyen âge et les grands siècles qui suivirent, ce livre de M. Béchard, ancien député, avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation, méritait un sérieux examen.

Écrit sous des formes simples, non sans conviction dominante, mais sans préjugé systématique, l’Académie l’a jugé digne d’un Prix qui s’applique bien à la gravité des études et au caractère savamment historique des ouvrages.

Le Prix fondé par feu M. Halphen pour l’œuvre jugée la plus remarquable au point de vue littéraire ou historique, et la plus digne au point de vue moral, ira chercher le récent souvenir d’un homme de savoir et de talent qui n’est plus. L’Académie décerne ce prix à l’Histoire du royaume méro-