Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/474

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blime moins nouveau de correction, comme de puissance ; et rien de plus instructif que Tétude des efforts tentés et du pouvoir exercé parfois, avant cette victorieuse parole.

Une introduction savante avec brièveté réunit quelques traits principaux sur la prédication au moyen âge, sur ses désordres et sa violence au XVIe siècle, sur l’âme et le génie de saint François de Sales, sur le zèle des corporations religieuses, et l’ardeur des études, redoublée par la réforme de la discipline et par le débat dogmatique. Puis, au XVIIe siècle, apparaît, avec le progrès de la société, l’action plus régulière de la parole chrétienne, dont l’auteur de cet ouvrage retrouve quelques accents mémorables sous des noms trop oubliés, ou, comme celui de Retz, célèbres à d’autres titres. La voix de Richelieu manque seule à ces souvenirs. Quoique Richelieu, évêque et controversiste, ait sans doute prêché quelquefois, avant sa toute puissance, le savant critique ne l’a nulle part pris pour exemple de cette parole religieuse que, dans la suite, il favorisa plus qu’il ne l’affranchit. La transformation vint d’ailleurs, de Vincent de Paul bien plus que de Balzac, de Port-Royal plus que de l’Académie. L’auteur l’a dit d’une manière piquante et vraie. Là, comme sur d’autres points, ses recherches sont précises, ses jugements libres et tiettement exprimés. C’est un des signes de la forte école à laquelle il appartient ; et c’est partout le caractère de son ouvrage, moins orné que solide, quelquefois même plus classique de doctrine qu’irréprochable de langage, mais répondant bien, par le sérieux et la vivacité de ton, à l’importance du sujet.

Cn livre d’une littérature plus mondaine, mais savante aussi, est placé dans le même ordre par l’Académie : c’est