Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/477

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épreuves de la vie et les consolations du travail, et elle lui en donne un témoignage.

L’Académie choisit encore un livre de morale pratique analogue à la pensée du fondateur, les Récits de là grève, par M. Deslys. Les leçons de probité et de sympathie secourable, éparses dans ces récits, n’ofïrent pas un langage assez simple ; mais elles ont cette force qui agit sur l’imagination et dont l’excès même n’est pas à craindre, s’il entraine la volonté vers le bien. L’Académie décerne à l’auteur une médaille de 2,000 fr.

L’Académie aurait voulu qu’en dehors de ce Concours bien des ouvrages, qui ne peuvent y rentrer, fussent rappelés du moins à l’estime publique. Pour quelques-uns, elle est prévenue dans son vœu par l’expression spontanée de cette estime. Elle n’a pas besoin de nommer l’auteur si respecté d’une traduction nouvelle du plus populaire des livres religieux. Dans l’ordre des sévères études, elle n’a pas besoin de désigner la traduction éloquente des Discours politiques de Démosthène, léguée par un magistrat de la Cour suprême dont la perte a laissé tant de regrets, et dont le souvenir, si cher à sa famille et à ses amis, est honoré de tous.

Le grand prix fondé par le baron Gobert pour le morceau le plus éloquent d’histoire de France est continué, dans la forme la plus honorable, à l’homme de savoir et de talent, qui depuis deux ans l’avait obtenu. Les deux volumes, publiés d’abord sur l’Administration politique et militaire de Louvois jusqu’à la paix de Nimègue, ne sont ni dépossédés par l’œuvre nouvelle d’un autre écrivain, ni maintenus sans accroissement de mérite. L’ouvrage, resté supérieur, est devenu complet, et forme, jusqu’à la mort de Louvois et à la