Aller au contenu

Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/518

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pas une invention que mon œil n’y regarde !
Pas une expérience où je ne me hasarde !
Et les fleurs ? faut-il pas les respirer un peu ?
Et le ciel ? Dieu, pour nous, l’a-t-il donc fait si bleu
Pour qu’on ne prenne pas le temps de lui sourire ?
Ce que je fais ? j’apprends, je contemple, j’admire !
La musique et les vers, la science et les arts,
Les voyages lointains et leurs mille hasards,
Tout ce qu’ont vu de grand les vieux temps et le nôtre,
Ce qu’on fait dans ce monde, et même un peu dans l’autre,
L’âme humaine, en un mot, l’âme avec ses élans,
Ses travaux, ses espoirs, ses conquêtes, ses plans.
Je m’occupe de tout ! j’aime tout ! je m’enivre
De l’univers entier ! Ma vie enfin, c’est vivre !

DUBREUIL.

Tudieu !… quel chapelet !… Cest sans doute fort beau !.. ,
Mais cela n’entre pas dans mon petit cerveau !
Je n’ai que du bon sens ! Et ce qui s’en écarte…
Néant !… Que mettez-vous, dites, sur votre carte ?

MAURICE.

Eh ! pourquoi voulez-vous savoir ?

DUBREUIL.
Je le voudrais !
MAURICE.

Maurice de Verdière.


DUBREUIL.

Et puis après ?