Et, tout en exaltant leur amour et leur zèle,
Ils mendiaient de l’œil une part de gazelle.
« Merci, » dit le vainqueur en croquant son butin ;
« Merci de vos souhaits, je me plais à vous croire.
Mais le repas est court, et je mourais de faim, »
Ajoutait-il d’un air malin.
« Si l’on a peu d’amis avant une victoire,
On en a trop le lendemain.
Mangez mon ennemi, si cela peut vous plaire.
Il est là-bas, voyez, couché sur la poussière… »
Sur le mort, à ces mots, fondent mes carnassiers.
Il n’en resta pas une oreille ;
Et ceux qui le flattaient la veille
N’arrivèrent pas les derniers.
Par d’horribles coassements,
Les grenouilles en chœur célébraient le printemps,
Et le sommeil fuyait de tout le voisinage ;
Et ses paisibles habitants
Maudissaient leur affreux ramage.
Une cigale s’indigna