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Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/579

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Qu’on mît à les honnir si vive acrimonie,
Parla d’injustice et d’envie,
Soutint effrontément que nos vers d’opéra
S’accorderaient fort bien avec leur symphonie ;
Et tout le monde s’étonna
Qu’on osât admirer cette cacophonie.
L’été vint, et l’on devina
Le secret de sa sympathie.
C’est qu’aux premiers rayons du jour,
La cigale et ses sœurs entonnaient à leur tour
Leur chant criard et monotone ;
Et par un doux retour les chanteuses des eaux,
En échange de leurs bravos.
Leur en faisaient une abondante aumône.

Quoi qu’en disent les gens qui n’en ont pas besoin,
La camaraderie est chose bien trouvée.
Qui louerait Chapelain et sa sotte couvée,
Si les Cotins n’en prenaient soin !
Mais, s’il fallait choisir entre les deux musiques,
Je leur dirais à tous, pour sortir d’embarras :
Brocanteurs de panégyriques.
Vantez-vous, mais ne chantez pas.