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Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/618

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Et toi, bipède humain, quel que soit ton partage,
À plus heureux que toi ne te compare pas.
Pour être heureux soi-même il est prudent et sage
De regarder toujours en bas.




LE LION, LE CHIEN ET LES RENARDS.




D’un lion de l’Atlas, héritier de son père,
On célébrait l’avénement ;
Et ses heureux sujets, comme font d’ordinaire
Tous les bons peuples de la terre,
Étaient dans le ravissement.
On distinguait surtout, dans la suite royale,
Des renards fort bruyants qui lassaient les échos
De leurs vivat, de leurs bravos.
Leur fol enthousiasme était même un scandale.
Mais de leur bruyante gaîté
Leur nouveau maître était flatté.
Il souriait à leurs gambades,
Y voyait des preuves d’amour.
Et leur envoyait en retour
Les plus amicales œillades.
Un chien suivait en paix, heureux à sa façon,
De son contentement faisait peu d’étalage.