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Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/635

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INGEBURGE.

Trop puissant est le bras qui pèse ici sur moi !

AGNÈS.

Depuis quand en ces murs vous retient-on captive ?

INGEBURGE.

Voici plus de deux ans que j’y meurs toute vive !

AGNÈS.

Deux ans ! Deux ans ! Qui donc osa vous y plonger ?

INGEBURGE.

Celui de qui la main devait me protéger !

AGNÈS.

Quel est-il ?

INGEBURGE.

Mon époux !

AGNÈS.

Votre époux ! Un tel crime !
Un époux ! Le bourreau d’une telle victime !
De quel droit, en quel nom commit-il ce forfait ?

INGEBURGE.

Hélas ! au nom du mal qu’il m’avait déjà fait !

AGNÈS.

Ah ! chaque mot de vous me fait peur et m’attire !
Je n’ose aller plus loin, et pourtant le désire !
Que vous a-t-il fait ?