Aller au contenu

Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/634

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
INGEBURGE.

Oui, la douce pitié sur votre front réside ;
Pourtant, quand je compare à ce manteau splendide
Les sordides habits qui pèsent sur mon corps…

AGNÈS.

Eh ! qu’importe l’habit, quand sous de vils dehors
D’un cœur pur et loyal on voit percer la flamme :
Le haillon devient pourpre, illuminé par l’âme !

INGEBURGE, (vivement).

Vous savez qui je suis ?

AGNÈS

Non vraiment. Mais je sais
Que vos yeux sont remplis de larmes !… C’est assez !

INGEBURGE.

Vous-même, qu’êtes-vous !

AGNÈS.

Je suis… (souriant).

Oh ! je suis celle
Qui voudrait apaiser votre douleur mortelle…
Qui le pourrait peut-être.

INGEBURGE, (souriant avec tristesse).

Oh ! j’en doute !

AGNÈS.

Pourquoi ?