Page:Achard - Belle-Rose, 1847.djvu/295

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

chapelle la quittèrent lentement ; le prêtre s’éloigna de l’autel, un bedeau vint qui éteignit les cierges, et toute lumière s’évanouit avec tout murmure ; Mme de Châteaufort, glacée et folle de douleur, se traîna vers le porche ; ses genoux tremblaient sous elle ; comme elle approchait des portes entre-bâillées, elle chancela et tomba au pied d’un pilier. Il y avait par là un pauvre donneur d’eau bénite, vieux et couvert de haillons, qui entendit le bruit de sa chute ; il s’avança vers elle et la souleva. L’air frais de la nuit ranima Geneviève ; elle ouvrit les yeux et remercia le vieux pauvre.

– Ma bonne dame, lui dit-il, on va fermer la chapelle, il faut partir.

– Je suis faible, répondit la duchesse au mendiant, voulez-vous me conduire ?

– Les malades et les pauvres sont faibles, lui dit le donneur d’eau bénite ; prenez mon bras.

Mme la duchesse de Châteaufort, appuyée au bras du vieux pauvre, sortit de la chapelle. Au bout de cent pas, la duchesse trouva son carrosse qui l’attendait dans un chemin creux.

– Merci, mon ami, dit-elle au pauvre en lui donnant sa bourse ; quand vous prierez, priez pour moi.

– Où faut-il conduire madame la duchesse ? demanda le cocher.

– Aux Carmélites ! répondit Geneviève.


Au moment où, grâce à l’intervention de Cornélius et de la Déroute, Belle-Rose quittait Villejuif, onze heures