Page:Achard - Belle-Rose, 1847.djvu/471

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le-champ. Dès le soir même, il chercha la Déroute, qui s’amusait à faire des citadelles de gazon avec son ami Grippard et à les prendre d’après toutes les règles de la stratégie militaire. Il le trouva dans un coin du couvent qui venait d’ouvrir la tranchée devant un bastion.

– Hé ! la Déroute ! l’évêque de Mantes arrive demain matin, nous nous arrangerons pour partir demain soir, lui dit-il.

La Déroute culbuta le bastion d’un coup de pied et jeta son chapeau en l’air, en criant : Vive le roi !


Depuis qu’il s’était attaché à la fortune de Belle-Rose, la Déroute avait pris goût aux aventures. Lorsque, après avoir mené quelque entreprise à bonne fin, il trouvait un asile convenable, il en usait comme Annibal usa de Capoue ; mais il lui tardait bien vite de se retrouver aux prises avec les périls. Il ne faut donc point s’étonner si la proposition du capitaine le mit en joie. La Déroute ouvrit les yeux et tendit l’oreille.

– Tu sais, la Déroute, que c’est demain le jour où monseigneur de Mantes a coutume de venir chaque semaine à l’abbaye ? reprit Belle-Rose.

– Oui, capitaine.

– Monseigneur est ordinairement accompagné d’une suite assez nombreuse.

– Il y a les secrétaires en surplis et les piqueurs en bottes fortes, les vicaires en soutane et les laquais en livrée, ceux-là dans les carrosses et ceux-ci derrière.