Page:Achard - Belle-Rose, 1847.djvu/87

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fois la lettre sans observation. Le lendemain, Belle-Rose s’installa chez lui et attendit. Les heures se passèrent ; rien ne parut. Le soir vint. À tout hasard, Belle-Rose serra ses hardes pour être prêt à partir au point du jour et sortit pour dîner chez un traiteur de la rue du Bac, où il avait coutume de prendre ses repas. Comme il en sortait, un rassemblement d’artisans et de boutiquières l’arrêta au coin de la rue de Sèvres ; par désœuvrement, il se mêla à la foule qui faisait grand bruit à propos d’un porteur de chaise qui se querellait avec un bourgeois. Tout à coup une main le saisit par le bras et une voix de femme prononça distinctement ces paroles à son oreille : La Castillane attend. Belle-Rose tressaillit, mais quand il se retourna, il n’y avait auprès de lui que des ouvriers. Il sentit seulement un papier que la main de l’inconnue avait glissé dans la sienne. Il se hâta de sortir du groupe et se dirigea vers la rue du Pot-de-Fer-Saint-Sulpice pour lire le billet. Au moment où il poussait la porte, une femme en sortit. Elle s’arrêta brusquement. Un jet de lumière tomba sur le visage de Belle-Rose et l’éclaira.

– Mon frère ! s’écria la femme.

– Claudine ! répondit Belle-Rose, et il reçut sa sœur dans ses bras.


Belle-Rose entraîna Claudine dans son appartement et repoussa la porte au nez de M. Mériset, qui se confondait en révérences, un flambeau à la main.

– C’est la marquise, murmura l’honnête propriétaire en rentrant dans sa loge, et il l’appelle sa sœur !

Cependant, après les premières caresses, Belle-Rose