Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/11

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À mesure que leur nombre augmentait, l’électeur de Brandebourg se montrait de plus en plus disposé à traiter. Lorsque le roi de Suède, fatigué des longues hésitations qui lui faisaient perdre un temps précieux, prit le parti violent de diriger les bouches de ses canons contre le palais de son beau-père, celui-ci, convaincu désormais par l’excellence des arguments qu’on lui présentait, consentit sérieusement à négocier.

Malheureusement pour la cause que le roi de Suède était venu défendre en Allemagne, Gustave-Adolphe n’était pas seul au courant des pourparlers qui le retenaient tantôt sous les murs de Potsdam, tantôt sous les murs de Berlin. Le duc François-Albert savait jour par jour ce qui se passait dans les Conseils du roi, et jour par jour il en informait le général en chef de l’armée impériale. Le comte de Tilly, à peu près sûr que Gustave-Adolphe ne sortirait pas de son inaction forcée aussi longtemps qu’il n’aurait pas vaincu la résistance passive de Georges-Guillaume, voulut frapper un grand coup et résolut de s’emparer de Magdebourg, dont le prince-archevêque avait réclamé l’alliance suédoise, mettant sa petite armée sous le commandement de Thierry de Falkenberg, un des lieutenants du jeune roi.

Réunissant donc à la hâte les différentes troupes éparses dans les pays voisins, et pressé par la fougue du comte de Pappenheim, qui brûlait de se mesurer avec le héros du Nord, il se présenta subitement devant la ville libre, au moment où M. de la Guerche et Renaud se rendaient auprès de M. de Pardaillan.

Lorsque les deux gentilshommes entrèrent dans le camp suédois, la nouvelle que Magdebourg était menacé venait d’y parvenir.

Vingt-quatre heures après, un courrier arriva, annonçant que la ville était investie. Un autre messager l’accompagnait.