perds pas nos chevaux de vue : ils auront bientôt, j’espère, double charge à porter.
— Il est juste alors qu’ils aient double ration à digérer.
Tandis que Carquefou se dirigeait vers l’écurie, Rudiger prenait résolument le chemin du château, et Magnus s’enfonçait dans le taillis qui couvrait le fond de la vallée.
Au bout d’une heure de recherche, il arriva au pied d’un énorme rocher dont la base se perdait dans un fourré inextricable de ronces et de houx. Un gros genévrier croissait dans une fente du rocher.
« Ce doit être là », pensa Magnus.
Il écarta le rideau de broussailles qui obstruait le sol, et sous un enfoncement où l’on n’aurait rien deviné si l’on n’avait rien su, il découvrit une ouverture basse, voilée de longues herbes.
Il se pencha et disparut dans cette ouverture. Elle donnait accès dans un couloir étroit, qui s’enfonçait, en rampant, dans l’intérieur de la montagne. Magnus alluma une lanterne dont il s’était pourvu, et s’avança lentement. Au bout de quelques centaines de pas, il se trouva en face d’un mur qui semblait impénétrable.
Magnus l’examina longtemps, promena sa lanterne sur les parois humides de la pierre, et finit par découvrir un clou dont la tête sortait du mur. Il appuya la main fortement dessus, et l’une des assises du mur, lentement ébranlée, tourna sur elle-même. Un air frais frappa Magnus au visage, et la clarté de sa lanterne, qu’il éleva au-dessus de sa tête, lui fit apercevoir, enfoncée dans les ténèbres, une cave immense dans laquelle plongeaient les fondements de l’une des tours.
Des tonneaux et de petits barils étaient rangés le long du mur. Les uns contenaient de la bière et du vin, les autres de la poudre.