Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/119

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une paire de pistolets, et les quatre conjurés montèrent hardiment l’escalier en colimaçon qui des caves conduisait au rez-de-chaussée du château.

Ils se trouvèrent bientôt dans une galerie confusément éclairée par un falot suspendu au plafond. Un homme veillait dans un coin ; à la vue de cette petite troupe, il se leva. Rudiger courut à lui, et mettant un doigt sur ses lèvres :

— Agnus Dei ! dit-il.

— Et Wallenstein ! répondit la sentinelle.

Magnus lui poussa le coude, et se penchant à son oreille :

— Des officiers de l’armée impériale envoyés par le comte de Tilly. Chut ! murmura-t-il ; je les ai reçus et les conduis au seigneur Mathéus… Il y a de grands événements !

La sentinelle sourit d’un air satisfait, et la troupe passa. Un autre homme était debout à la porte même de l’appartement occupé par Mathéus.

— Agnus Dei ! dit-il en s’avançant vers Rudiger, et la main sur la crosse d’un pistolet.

— Et Wallenstein ! répondit Rudiger.

Et baissant la voix :

— Silence ! dit-il ; Jean de Werth est là, il arrive du camp… Que le seigneur Mathéus dorme ou ne dorme pas, il veut le voir.

L’homme au pistolet ouvrit la porte.

Un instant après, Armand-Louis et ses compagnons se trouvaient dans une pièce immense, dont l’un des angles était occupé par un grand lit à baldaquin.

Un flambeau à deux branches brûlait sur une table.

La main de Magnus écarta brusquement les rideaux : Mathéus Orlscopp ouvrit les yeux et vit devant lui les bouches de quatre pistolets tournés contre sa poitrine.