Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/169

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été vaincu, Mlle de Pardaillan et Adrienne voyaient entrer chez elles un page qui leur annonçait qu’un carrosse les attendait dans l’une des cours du palais. Elles le suivirent sans résistance, et quelques minutes après leur voiture sortait de Prague.

Par les interstices du rideau, elles voyaient autour d’elles une douzaine de cavaliers armés. On marchait fort vite.

Mme d’Igomer, qu’elles n’avaient pas vue au moment du départ, n’était pas non plus avec elles pendant le voyage.

Deux jours après avoir quitté la résidence de Wallenstein, et elles n’avaient point de raison de la regretter, Mlle de Souvigny et Mlle de Pardaillan, qui avaient vu disparaître maintes collines et maintes forêts derrière leur carrosse, entrèrent au crépuscule dans la cour d’un vaste château fort qui s’élevait sur la croupe d’une montagne.

— Peut-on savoir où nous sommes ? demanda Adrienne en mesurant de l’œil les hautes murailles qui les entouraient.

— Vous êtes au château de Drachenfeld, chez moi, répondit Mme d’Igomer, qui parut sur le perron de l’escalier, et vous me voyez toute heureuse de vous y recevoir.

— Le bonheur, madame, est alors tout pour vous, répondit Mlle de Pardaillan.