Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/185

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— Avez-vous, ce que j’ignore, quelque fille de grande maison, quelque princesse allemande retenue en captivité dans le camp suédois ? Nommez-les, et nous verrons.

— Ah ! s’écria Renaud, dont le sang commençait à bouillonner, croit-on ici que nous faisons la guerre aux femmes ?

Wallenstein fronça le sourcil. Mme d’Igomer s’avançant tout à coup :

— Ces messieurs ne savent peut-être pas, dit-elle, que, grâce aux efforts du digne moine franciscain que Son Éminence le légat du Saint-Siège a placé auprès d’elles, Mlle de Pardaillan et Mlle de Souvigny commencent à ouvrir leur cœur aux saintes vérités de notre foi ? Les remettre aux mains de personnes qui sont nourries dans le poison de l’hérésie serait compromettre leur salut. La politique et les liens du sang doivent le céder à la religion.

— Catholique, Mlle de Souvigny ! s’écria M. de la Guerche.

— Catholique, Mlle de Pardaillan ! ajouta M. de Chaufontaine.

Il allait répliquer que ce changement lui importait peu, à lui, qui se faisait gloire d’appartenir au culte romain, lorsque deux officiers parurent dans la salle. Les groupes, qui s’étaient éloignés, s’ouvrirent devant eux.

— Et le signe le plus éclatant de leur conversion, c’est que Mlle de Pardaillan et Mlle de Souvigny ont été fiancées à M. le comte de Pappenheim et à M. le baron Jean de Werth, reprit le duc de Friedland.

Armand-Louis et Renaud devinrent livides. M. de Pappenheim et Jean de Werth étaient devant eux. Le nœud de ruban brodé par la main de Mlle de Souvigny parait la garde de l’épée de Jean de Werth.

— Quoi, vous ! s’écria M. de la Guerche en s’adressant à M. de Pappenheim.