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XX

LES ARGONAUTES À CHEVAL

Après avoir rendu compte au roi de la mission qui lui avait été confiée, Armand-Louis demanda à Sa Majesté la permission de l’entretenir de choses qui n’avaient d’importance que pour lui-même.

— Parlez, mon cher comte, dit le roi.

— Pensez-vous, Sire, que j’ai suffisamment servi la cause à laquelle vous avez dévoué votre bras, pour solliciter une grâce de Votre Majesté ?

— Vous savez, colonel, que je n’ai pas attendu, pour proclamer, en face de l’armée, ce que la Suède vous devait.

— Eh bien, Sire, si je vous ai demandé un jour cinq cents hommes pour porter le dernier coup à l’ennemi ; me permettez-vous à présent de chercher dans l’armée cent volontaires qui consentent à me suivre partout où je les mènerai ?

— Eh ! eh ! si vous vous mettez à leur tête, ils iront si loin, qu’ils pourraient bien ne revenir jamais !

— Cela se peut bien… Il me faut des soldats qui ne reculent devant rien.

— Il s’agit donc d’une entreprise difficile ?

— Si difficile, qu’elle peut paraître insensée à tout homme qui n’y voit pas le bonheur de sa vie engagé.