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Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/237

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XXIII

LA POTERNE DE DRACHENFELD Le lendemain, vers la première heure du soir, Armand-Louis, qui du fond de la forêt ne quittait pas de vue le château de Drachenfeld, aperçut, au sommet d’une tour basse et trapue qu’habitait Mlle de Souvigny, une lumière qui brillait pareille à une étoile.

— Regardez, dit-il à Magnus.

— Eh ! eh ! la bohémienne n’a pas perdu son temps, répondit Magnus.

Tous deux prévinrent Renaud, et les dragons furent avertis qu’il pourrait bien se faire qu’on levât le campement dans la nuit.

— Tant mieux, répondit M. de Collonges, je commence à me fatiguer de tuer tant de Croates.

Bientôt après, une bande de huguenots, à la tête desquels se glissaient M. de la Guerche et Renaud, suivis de Magnus, de Carquefou et de Rudiger, s’établit sur la lisière du bois. Derrière eux, à une petite distance, quelques dragons tenaient en main des chevaux sellés et bridés.

M. d’Aigrefeuille en avait le commandement.

Au premier tumulte, au premier cri, il avait ordre de se porter en avant.

Le reste de la bande se coucha à plat ventre dans la bruyère,