Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/267

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— Bien pensé ! s’écria M. d’Arrandes.

— Si l’opinion de M. de la Guerche est notre opinion à tous, dit M. de Voiras, piquons droit sur les Impériaux.

— Piquons ! répondit Renaud.

— Alors, l’arme au fourreau, et au trot ! reprit Armand-Louis.

Et il prit à part M. de Collonges.

— Vous êtes presque le plus jeune d’entre nous, dit-il, mais vous n’êtes pas le moins résolu ; à la première alerte, rapprochez-vous de Mlle de Souvigny et de Mlle de Pardaillan avec dix hommes bien montés, et, si je vous fais un signe de la main, partez ventre à terre et passez.

— Si je ne passe pas, c’est que je serai mort ! répondit M. de Collonges.

Au bout de quelques centaines de pas, Armand-Louis et Magnus prirent les devants.

— Qui vive ! cria une sentinelle.

— Jésus et Marie ! répondit Armand-Louis.

Au cri de guerre de l’armée impériale, un officier s’approcha.

— Qui êtes-vous ? d’où venez-vous ? dit ce cavalier, qu’à son accent M. de la Guerche reconnut pour un homme du pays wallon.

— Nous faisons partie d’un régiment espagnol qui a ordre de rejoindre le corps du général Pappenheim, répondit Armand-Louis dans un mauvais allemand. Il nous est interdit de perdre une heure, fallût-il laisser en route la moitié de l’escadron. Si vous savez quelque chose de la direction qu’a prise le général, nous vous serions reconnaissants de nous le dire.

Quelques officiers se présentèrent ; l’un d’eux, qui savait l’espagnol, interrogea Armand-Louis dans cette langue. M.