III
LES PROPHÉTIES DE MAGNUS Dans la soirée, M. de la Guerche se rendit auprès de M. de Falkenberg, qui siégeait à l’Hôtel de Ville, et lui fit part de ce que le roi Gustave-Adolphe lui avait dit lors de leur rapide entrevue.
— Oh ! je tiendrai aussi longtemps que je le pourrai ! dit l’officier suédois, mais le pourrai-je longtemps ?
Il apprit alors à M. de la Guerche que des symptômes de mécontentement commençaient à se manifester parmi les habitants de Magdebourg. Ceux-là regrettaient leur commerce anéanti ; ceux-ci redoutaient les conséquences d’un assaut si la fortune trahissait leurs armes. La place souffrait beaucoup du feu des assiégeants.
— Si je n’avais pas avec moi deux mille soldats de l’armée suédoise et un gros de volontaires déterminés à pousser la résistance jusqu’au bout, reprit M. de Falkenberg, Magdebourg aurait déjà ouvert ses portes.
— Vous savez ce que le roi, votre maître, désire, répondit Armand-Louis : le mot capitulation ne doit pas être prononcé.
— Moi vivant, il ne le sera jamais. Ceci, je vous le jure, repartit M. de Falkenberg.
Armand-Louis et Renaud parcoururent la ville et les remparts.