et, derrière lui, debout comme un spectre, Marguerite Cabeliau.
Il jeta à ses pieds l’arme inutile, et, croisant les bras sur sa poitrine :
— Ah ! un guet-apens comme à la Grande-Fortelle, dit-il ; le gentilhomme fait œuvre de bandit !
M. de la Guerche fit un geste de la main ; M. de Saint-Paer et Magnus s’écartèrent, et, se plaçant en face de l’aventurier :
— Je croirais ma tâche mal remplie si je ne vous tuais pas ; donc, haut l’épée, capitaine Jacobus, et défendez votre vie ; car, aussi vrai que je m’appelle Armand-Louis de la Guerche, l’un de nous tombera ici pour ne plus se relever.
Le capitaine tira du fourreau sa rapière d’un seul élan ; puis, tout à coud rompant d’un pas :
— Est-ce franc jeu, moi contre vous ? dit-il.
— Franc jeu ; vous contre moi, un contre un.
— Sans pitié ni merci, avec la dague et l’épée ?
— Avec l’épée et la dague, sans quartier ni pardon.
— Et si je vous tue ?
— Vous serez libre, foi de gentilhomme !
M. de Saint-Paer fit un mouvement.
— Laissez, reprit Armand-Louis, cet homme m’appartient.
— Magnus n’est pas gentilhomme, il n’a rien promis, dit Magnus.
Le capitaine Jacobus fit ployer son fer entre ses mains, et le regardant :
— Toi, ce n’est rien, fit-il d’un air dédaigneux.
— À présent, en garde, et priez Dieu ! s’écria M. de la Guerche.
Le fer croisa le fer, et le duel commença.
Marguerite, à genoux, soutenait la tête livide du roi et la tournait