Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/50

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V PRIS AU PIÈGE

Le nom du comte de Tilly, jeté dans ce débat, avait une signification qui ne pouvait échapper à M. de Pappenheim. Il faisait en quelque sorte du général en chef de l’armée l’arbitre de Mlle de Souvigny et de Mlle de Pardaillan. Informé de ce qui venait de se passer, et Jean de Werth ne manquerait pas de l’en instruire, le comte de Tilly ferait valoir son autorité absolue, et M. de Pappenheim prévoyait déjà qu’il ne serait plus libre d’agir comme il l’aurait voulu. Sa première pensée avait été de payer la dette de reconnaissance qu’il avait contractée envers M. de la Guerche, et de lui rendre Mlle de Souvigny avec la liberté. C’était le plus noble moyen de montrer à ce gentilhomme qu’il comprenait comme lui les fières actions et qu’il pouvait l’égaler dans la pratique des héroïques dévouements. Mais Mlle de Souvigny et Mlle de Pardaillan lui appartenaient-elles encore, à présent que le nom de Sa Majesté l’empereur Ferdinand avait été prononcé ?

Ainsi qu’il le supposait, Jean de Werth n’avait pas perdu une heure pour se transporter auprès du comte de Tilly et lui rendre compte du fait dont il avait été le témoin. L’avidité du terrible général ne connaissait point de bornes ; excité