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Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/57

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et Mlle de Pardaillan sont sous ma garde.

— Et vous en répondez sur votre vie, sur votre honneur ! s’écria M. de la Guerche.

— Il n’est nul besoin qu’on me le rappelle, monsieur le comte. Vous, cependant, messieurs, partez.

— Déjà ? dit Armand-Louis, qui s’était rapproché d’Adrienne.

— Le plus tôt sera le mieux.

— Que craignez-vous ? demanda Mlle de Souvigny.

— Je ne crains rien et je redoute tout. Sais-je ce que le général qui commande à Magdebourg décidera cette nuit ? Il y a près de lui un homme qui vous hait ; il sera peut-être fertile en mauvais conseils.

— Oh ! partez ! partez vite ! reprit Adrienne.

M. de la Guerche se leva.

— Expliquons-nous bien, dit-il d’une voix brève : nous avons pour nous M. le comte de Pappenheim… est-ce vrai ?

— Oui, répondit le comte.

— Nous sommes sous votre toit, et je vois là des cuirassiers qui, sur un signe de leur général, se feraient tuer tous pour défendre cette maison ?

— Tous.

— Mais nous avons contre nous le comte de Tilly, Jean de Werth et une armée.

— C’est-à-dire la force, la ruse et la colère.

— Or, si nous écoutions vos conseils, nous partirions cette nuit ?

— Dans une heure.

— Et nous pousserions tout droit vers les avant-postes suédois ?

— Sans regarder en arrière.