Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

jour. Vous êtes de sa race et de son rang, avec quelque chose de plus qui me séduit.

— Vous me flattez.

— Point. Je dis les choses comme elles sont ; peut-être même avez-vous l’esprit plus inventif, plus fertile en ressources, plus énergique et plus prompt.

— Ainsi, vous consentez ?

— Sans hésiter.

— Et je suis à vous ?

— Dès ce soir.

— Monseigneur, s’écria le moine, qui fit voler par la fenêtre les quatre bouteilles vides, aussi vrai que ce verre fragile se brise en tombant, je jetterai à vos pieds, les poings liés, la corde au cou, ces Français maudits qu’on appelle M. de la Guerche et M. de Chaufontaine ! L’un est à vous, monseigneur, l’autre est à moi.

— Ah ! tu les hais donc aussi, toi ?

— Regardez cette cicatrice qui court sur ma poitrine ! Le poignard de l’un d’eux l’a faite ; fût-elle effacée, je n’oublierai jamais l’homme qui m’a frappé !

— Ton nom, mon brave ?

— Mathéus Orlscopp.

— À l’œuvre donc, Mathéus, et si tu réussis, il n’y aura pas dans toute l’Allemagne de capitaine plus riche ni plus fortuné que toi !