Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, I, Eggimann.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 130 —

Si quelqu’un, en France, s’intéresse encore à M. Servan, il vaudrait la peine qu’il vînt s’installer à la Bibliothèque de Genève pour lire ces charmantes lettres remplissant tout un gros portefeuille. Pour nous, nous regrettons de n’en pouvoir citer que deux et non des plus jolies, mais le moyen de nous attarder ici, quand nous avons déjà tant à copier dans les seuls papiers de Constant ! La première de ces lettres — on verra pourquoi nous la choisissons — est écrite en 1780. »


« Nantua.

« Je me sauve tant que je puis de Mme de Charrière, d’une aimable et tendre amie.

« Vous n’avez point l’injustice d’être fâchée de ce que je ne pouvais point faire de vers au moment de vous quitter. Mais aujourd’hui, sans être gai j’ai pu à force de prières arracher de mon cerveau le mauvais compliment que vous verrez ci-dessous. Je l’ai fait de la même manière que l’on fait du beurre, dans cette cahotante voiture. Arrivera-t-il à tems ? Je le souhaite. À propos de Mlle Rosalie, je veux vous remercier de m’avoir fait connaître