le quitter qu’il céda d’un jour à l’autre, pendant les trois mois que l’état des choses nous retint à Pregny.
« On pourrait faire un tableau piquant et animé de ce singulier moment. J’en ai conservé un souvenir assez vif.
« Plusieurs amis de Mlle Gallatin s’étaient établis en ménage commun chez elle. Le matin on s’occupait, on s’agitait de ce qui se passait à la ville. Réunis le soir, on oubliait un peu les soucis, on riait, on plaisantait en faisant un jeu autour de la table à thé ou en soupant ensemble. L’esprit piquant de M. Mallet[1] la bonhomie de M. de Chapeaurouge, la finesse et les talens de M. Cramer[2] rendaient la société parfaitement amusante, jamais on n’a tant ri, moi surtout, je dois l’avouer. Je cite ces hommes-là qui étaient amis de mon Père et que je me rappelle avoir vus souvent à St-Jean.
« Les promenades au camp tout près de nous, où il y avait de belle musique, nous