Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, I, Eggimann.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 7 —

sanne, je suppose que vous y passerez l’hiver, dans les foyers. La nôtre est partie ce matin. »


Une autre cause de chagrin pour Charlotte était l’humeur jalouse de sa mère, et cette humeur était bien pour quelque chose dans les absences fréquentes du gendre. Enfin, en automne 1762, le jeune ménage s’établit chez lui, dans un appartement sis à la Cour de St-Pierre, et c’est là que naquit, le 3 octobre de cette année, Charles, le dernier enfant de Charlotte.

L’hiver suivant, Charlotte écrit à Samuel :

« Mardi au soir, par la fumée.

« Ah ! que j’ai fait de choses aujourd’hui. Le matin des affaires, à dix heures ma toilette, à onze heures en chaise à porteurs jusqu’à la porte de Cornavin. De là en carrosse vert à Ferney. Les yeux de Voltaire comme du sang, examinant un nouvel ouvrage qu’il venait de recevoir de l’imprimerie pour envoyer à Paris. Un de volé que je joins ici sans l’avoir lu pour faire tuer le temps à mon minet. Il a renoncé