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se ruiner dans ce beau magasin. Il y a trois chambres pleines. Nous fûmes longtems à tout examiner et rentrâmes fort tard.

« Le lendemain 24, c’était le mardi gras. On ne voit dans tout Paris que des masques et on n’entend que des cris de joie. Au faubourg St-Antoine, il y a une quantité prodigieuse de masques. Tous les gens comme il faut vont s’y promener en carrosse. Je m’y amusai beaucoup. »


Pour le mercredi des cendres, il faut un spectacle sérieux.


« Nous allâmes voir l’Hôtel des Invalides qui a été bâti par Louis XIV, pour servir de retraite aux soldats pauvres et vieux qui ont reçu quelque blessure à la guerre. Il est superbe, situé dans une grande plaine. Avant que d’y arriver il y a une belle promenade plantée d’arbres. Nous y vîmes plusieurs invalides qui jouaient au palet ; d’autres à qui il manquait quelque membre étaient assis au soleil à fumer leur pipe et à parler politique… Plusieurs s’offrirent à nous montrer l’église qui est fort belle, le réfectoire, les cuisines, puis l’école militaire. »