Aller au contenu

Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La bonne Rosalie avait brodé un portefeuille à l’auteur des Études de la nature, un bouquet de roses au milieu des épines ; elle y avait placé sa silhouette… Pourquoi ce renouveau après que tout semblait fini ? Ne savez-vous pas lecteur qu’il ne faut pas dire pourquoi à la femme qui aime ou qui croit aimer ?

La lettre qui accompagne ce présent est la première que nous ayons retrouvée de Rosalie à St-Pierre.

Elle existe avec quelques autres parmi les papiers du grand naturaliste à la Bibliothèque du Havre à laquelle il a légué tous ses manuscrits. Nous ne la citons que pour montrer sur quel pied Rosalie s’était mise avec son correspondant jamais vu.


« Depuis longtems ce portefeuille est achevé. Je ne savais comment vous l’envoyer, ni s’il fallait l’envoyer ; au milieu de tant d’orages, la voix de l’amitié peut-elle être entendue ; mais aussi pourquoi garderai-je ce qui est à vous ; j’aime autant que ce portefeuille courre les hasards du voyage que d’être là inutile. L’idée que s’il parvient vous aurez quelque chose de moi,