Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/132

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ment, qui entraînait une guerre civile et la banqueroute, fit un effet prodigieux partout. Nous fûmes longtems ici sans en savoir le dénouement. Les Français émigrés assuraient que le Roi était hors du Royaume. Enfin, le soir que l’on pouvait avoir des nouvelles sûres, il se fit un attroupement autour du bureau de la poste, et lorsqu’on apprit que le roi avait été ramené à Paris par les gardes nationales, les cris de joie, de : vive la nation ! vive la liberté ! se firent entendre dans la rue au grand scandale de tous les aristocrates. On tira des feux d’artifice, etc., enfin on prit à l’évènement une part peut-être exagérée pour des étrangers.

« C’est dans ce tems-là aussi que se termina bien cruellement l’affaire de mon Oncle. Le conseil de guerre le cassa de tous ses emplois et le condamna à des frais énormes. Après avoir remis tous les biens qu’il avait dans notre pays à ses créanciers, il s’en est éloigné pour jamais et a acheté en France, près de Dôle, une petite campagne où il vit. Il a remis la Chablière et la maison de la rue de Bourg à son fils pour le bien de sa mère ; tous les