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le sera sûrement tout à fait, et quand nous l’embrasserons…[1] »


Cette lettre dont parle Samuel, la voici. Elle n’a, croyons-nous, jamais été publiée et elle mérite de l’être.


De Victor de Constant à ses sœurs.


Paris, samedi 11 août 1792, à 4 heures du soir.

« Mes chères et bonnes sœurs, je pourrait donc vous revoir encore, vous embrasser après avoir échappé à une mort presqu’inévitable. Quelle fatale journée que celle d’hier ! je vais vous la détailler et ne vous rien cacher, la poste ne partira que lundi, j’aurai le tems de vous écrire et de vous dire ce qui se passe, à moins que les lettres ne soient arrêtées à la poste comme elles l’ont été hier. Nous étions à Paris depuis le 8, le Régiment étoit aux thuileries au nombre de 9 cents hommes, l’on s’attendait à une attaque des fauxbourgs et des Marseillais, hier matin nous prenons

  1. MCC. Bibliothèque de Genève.