Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/157

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et de s’emparer de Genève, au moyen de l’Armée du Midi. Cette armée était sous les ordres du général Montesquiou. Le gouvernement de Genève, secrètement averti, demanda aide et secours à ses alliés de Berne et de Zurich et fit armer les remparts. Toutes les classes de la population, oubliant les dissentiments de parti, s’unirent pour la résistance.


Cahier vert. — Bientôt la prise de la Savoie par les Français fit trembler ce païs et Genève. Genève était particulièrement menacée, et ses habitans jurèrent de ne pas la laisser tomber au pouvoir des étrangers. Tous les citoyens se réunirent dans ce but. Mon Père et Victor ne furent pas des derniers à s’y rendre. Lisette sollicita et obtint de les suivre : ils partirent tous trois au mois d’octobre. En même tems, notre maison se remplit d’émigrées de Genève [Mmes Jacquet et Pictet]. Nous passâmes un mois dans les alarmes.

« À Genève, mon Père demanda du service et monta la garde dans les fossés comme soldat. Que ne puis-je peindre sur la toile le tableau de ce Père sexagé-