Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/163

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jours été plus heureux qu’ailleurs, ce charmant païs, ce joli chalet ?

« Nous t’avions brodé chacune une veste, mais le pauvre Victor étant arrivé tout nud, nous avons été obligées de les lui donner. »


De Victor à Charles :


« C’est Victor qui veut aussi te dire combien il t’aime. Il tenterait volontiers d’aller auprès de toi, s’il en avait les moyens, mais, poursuivi par les sans-culotte français, il se trouve actuellement privé de tout emploi. À ton retour, tu me trouveras ou militaire, ou prêtre, ou financier ou berger[1]. »


Cette lettre, Charles ne la reçut pas en Chine, et tous ces événements, grands ou petits, il ne les connut que lorsqu’il eut revu les pays civilisés, puisqu’en janvier 1793 il se décida subitement à repartir pour l’Europe afin d’accompagner un vaisseau chargé d’une cargaison de sucre qu’il avait achetée. L’Etrusco, qui portait Char-

  1. MCC. Bibl. de Genève.