Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/193

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venu pour élire des syndics, et qui nous montre que Samuel de Constant, qui aima tant les femmes et fut tant aimé d’elles, n’était pourtant point féministe.


« Je vous laisse, mes chères filles, maîtresses d’entreprendre ce qu’il y aura à faire, vous recommandant cependant de vous défier de ce que vous jugerez. Vous n’avez ni l’une ni l’autre l’esprit de calcul, vos idées sont vagues et beaucoup dans le moral, vos intentions sont excellentes, vos cœurs parfaits, mais vos moyens sont ceux de votre sexe, ils tiennent au sentimental, à l’imagination plus qu’à la vérité, c’est pour cela qu’il vous faut un frère comme Charles, qui sentira comme vous et qui verra beaucoup mieux.

« Chère Rosalie, tu te fais des privations inutiles et tu as l’air d’en souffrir ; tu as trop souvent l’attitude d’une victime, et il y a de la charité pour les autres à jouir de ce qui se présente, à se donner l’air du plaisir, quand même on n’en a pas prodigieusement ; ta santé même le demanderait, tu nous montrerais un visage moins pâle et plus gai. C’est un avantage que tu