Aller au contenu

Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

manque pas d’intérêt sous la plume qui le traça :


Rosalie de Constant à Mme de Charrière, à Colombier.


« Je voudrais savoir vous redire tout ce que j’ai entendu, l’autre jour, sur Caliste. Si vous eussiez écouté à la porte, je crois que vous n’auriez plus trouvé que Mme de Staël « ait trop d’esprit ». Ce n’est point avec une fausse chaleur ni avec des expressions recherchées qu’elle le louait, c’était avec un sentiment vif et vrai. — « Jamais un roman, jamais une situation ne l’ont plus intéressée. » — « Mais, lui disait-on, cet homme n’est pas intéressant. » — « Les hommes intéressans sont rares, c’est dans la vie d’une femme que peuvent se trouver la vraie délicatesse, le désintéressement et l’héroïsme, et qui sait aimer comme Caliste ? D’ailleurs les faiblesses, les vices même sont dans la nature. Si on veut peindre la femme, il faut les placer dans le tableau, surtout lorsqu’ils sont rachetés par un sentiment sublime et par des vertus. »

« Je vous rends bien mal tout cela, ma-