Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/229

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un des plus charmants visages, la tournure la plus faite pour être remarquée, et cette simplicité si séduisante qui dénote un cœur honnête, peut-être sensible. Cette femme entre entourée d’une troupe de jeunes gens qui la proclamaient la plus belle et qui paraissaient vouloir la soutenir envers et contre tous.

« La première craignant de voir son throne renversé par cette nouvelle venue, et sachant bien que le premier coup d’œil déciderait de la victoire, eut un moment d’inquiétude très vive, qui ne fut aperçu, je crois, que de moi, parce que tous les yeux étaient portés sur l’autre. Mais en habile général, elle ne perdit pas la tête et elle se prépara au combat. Elle avait certain schall orange qui sert de manteau, de draperie et plus souvent à montrer à propos le plus beau bras, la plus belle gorge qu’on peut avoir, qu’à les cacher tout à fait. Elle comprit que le bonheur avait voulu qu’elle n’eût montré ni l’un ni l’autre encore et que la vue subite de tant de charmes attirerait tous les yeux, fixés un peu trop longtems sur sa rivale. Effectivement cela produisit un effet prodi-