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Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/234

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Saint-Étienne, 22 novembre. — Nous y voici donc, sur ce rocher, après avoir eu bien de la peine à le gravir. Il me semble qu’il s’est écoulé bien du tems depuis huit jours que je ne t’ai écrit. J’ai eu des chagrins et des fatigues. Je reste à la bonne Tante. Mon Père et elle se sont fait des complimens à mon sujet : « Prenez-la. » — « Non, je ne veux pas vous en priver, charmé de vous offrir quelque chose qui vous fasse plaisir. » — Cela, joint au froid détachement de Lisette, me fait mieux sentir le bonheur que j’aurais de vivre auprès de cette bonne Tante.

« Je couche donc à Chaumière, mais passe toutes mes journées ici pour aider. La belle-mère est active pour que rien ne manque à l’élégance parfaite de sa chambre. Tout ce qu’il a fallu faire dans cet appartement délabré a coûté bien de l’argent. Notre pauvre Père se tient le plus chétivement qu’il peut, ne fait point de feu dans sa chambre, déjeune à la cuisine, etc. Je crois que nous aurons de quoi passer l’hiver, mais au printems, que ferons-nous ?

Chaumière, 27 novembre. — Te revoilà à