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Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/255

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et toutes les femmes étrangères. Je voudrais savoir si vous faites cous et bras nuds comme ici, on voyait beaucoup plus de peau que de vêtemens.

« Benjamin repart de Coppet avec ces pauvres Lezai que la perséction française n’a pas voulu laisser vivre ignorés ici.

10 mars. — Lausanne est toujours assez tranquille. La société va son train plus ou moins agréablement. À Genève, ce sont des plaisirs plus brillans malgré la ruine, la gêne, les impôts. On joue la comédie, on danse et on chante. Mme de Staël en est fort contente. Elle dit que pour faire une société agréable, il faudrait les hommes de Genève et les femmes de Lausanne.

5 mai. — Tous nos hommes sont enlevés pour faire la guerre sur les frontières ou pour repousser les insurrections qui éclatent. Il part tous les jours des fils, des frères ; on est sans cesse appelé à des contributions de tous genres. Un grand nombre de familles pleurent leurs enfans.

« Tes tonneaux de sucre et de café sont arrivés dans le meilleur état possible et plus vite qu’on ne le pouvait espérer. Grâces t’en soient rendues, mais l’idée que