Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/268

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Je rassemble avec complaisance toutes les raisons de m’affliger de ton absence, mais que te dirai-je ? Hier matin, en voyant vos chevaux entraîner lentement mes amis les plus chers, je restai longtems sans bien comprendre où j’étais. J’attendis à Mont-choisi le lever du soleil, il n’avait point sa majesté ordinaire, point d’aurore aux doigts de rose ; des rayons d’un jaune pâle glissaient sur une vapeur grise, une teinte monotone couvrait le lac et les Alpes, la terre et le ciel. Je trouvai la bonne Tante qui vous attendait avec des bonbons et se chagrina de ne pas vous revoir, et, lorsqu’à 6 heures Mme Broun[1] me fit dire qu’elle m’attendait pour aller sur le lac, j’eus de la peine à comprendre qui elle était. C’est avec des amis qu’on peut jouir de la société d’étrangers aimables, quand il ne reste que ceux-ci, ce n’est qu’un accessoire.

« Même invitation de sir Francis et même refus, ils sont sur le lac avec une belle musique.

  1. Une dame danoise qui voyageait avec M. de Bonstetten, ancien Bailli de Nyon. Elle a publié un volume intitulé : Briefe von Bonstetten an Friedericke Brun.