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Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/27

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dons de tems en tems si le Salève ne bouge point. Pourquoi n’aurions-nous pas notre tour ? Les détails qui viennent d’Italie sur le désastre de la Calabre et de la Sicile sont affreux[1]. J’ai lu chez Mme Cramer Delon une grande lettre d’un Italien qui venait de Naples et qui fait une peinture effroyable de tout ce qui est abîmé, tué, renversé, écrasé… Un Chapeaurouge écrit de Messine dans le moment du renversement. Son associé et toute la maison ont péri. Lui ne s’est pas amusé à périr. Il a sauvé le coffre-fort, les balles de soie et les livres, et il était à bord d’un vaisseau d’où il voyait tomber et brûler les maisons. Il finit par dire : « Que Dieu conserve les perdans ». Apparemment c’est une prière genevoise qui ne regarde que les autres. Naples n’a pas bougé et la Sardaigne est parfaitement tranquille. Dites-moi les nouvelles que vous en avez[2].

« Rosalie, informe-toi à quoi en est la Société littéraire[3] ; s’il y a des sujets pro-

  1. Un tremblement de terre avait bouleversé ces pays.
  2. M. de Charrière, le mari de l’ « Ange » de Charrière, était colonel, il devint général au service de Sardaigne.
  3. La Société littéraire avait été fondée en 1772 par M. Deyverdun.