Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/284

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posée à la conversation et laissait tomber tout ce que j’entamais. Un des grands plaisirs que je pourrais avoir serait de passer un jour en tête à tête avec elle, de feuilleter son esprit, mais elle a trop peu d’estime pour le mien pour qu’elle me laisse faire. Henri de Saint-Cierge et son chien sont arrivés, elle était en train de dédain, elle est partie en me disant d’aller la revoir.

Le 31. — Ma Tante a voulu me gâter ce matin en m’offrant de lire quelque chose ensemble. J’en ai bien vite profité et j’ai choisi le commencement du troisième volume des Études de la Nature. Non ! Saint-Pierre, je ne me repends pas de vous avoir aimé, quoique j’en aye bien souffert. Je jouis aujourd’hui de vous savoir heureux.

« Nos bons amis Huber nous ont dit adieu. J’ai vu qu’ils ont vraiment de l’amitié pour nous et nous regrettent malgré tout ce que Genève leur promet. Nous sommes comme les arbres en cette saison, qui perdent chaque jour une partie de leur feuillage et qui restent dépouillés pour braver les rigueurs de l’hiver. Heureux si quelque lierre nous reste attaché.