Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/290

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L’aimable portrait que vous tracez là de vos contemporaines, tante Rosalie ! Seriez-vous plus contente de vos arrière-nièces vivant juste un siècle après vous ?

Il est une femme au moins que vous louez, c’est la célibataire, peut-être parce que c’est celle que vous connaissez le mieux :


« J’allais sortir ce soir pour aller voir Jeannette et pour passer la soirée chez les Polier. H*** est arrivée. Elle ne m’amuse pas beaucoup, mais elle m’intéresse. Nous nous sommes établies au coin du feu, nous avons bien goûté, nous avons chanté, vu des dessins, je lui ai lu des choses qu’elle ne connaissait pas et qui lui ont fait plaisir. Ah ! le célibat est un état très doux. Les enfans sont un objet d’intérêt trop vif pour n’être pas tourmentant. Si, comme cela peut se rencontrer, le mari n’est ni aimable, ni délicat, s’il ne peut inspirer ce degré d’estime qu’on a besoin d’accorder à l’homme auquel on a confié son sort, oh ! que la chaîne est pesante ! que les vingt-quatre heures sont longues ! Vive la légèreté du célibat ! Point de res-